samedi 12 avril 2014

Les industries du numérique en 2020

A lire sur: http://www.informatiquenews.fr/les-industries-du-numerique-en-2020-12001

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Tel était le thème de la conférence organisée par le cycle prospective de l’institut G9+ le 24 mars articulée autour de deux tables rondes et qui s’appuyait sur la publication d’un livre blanc intitulé 2020 : Où vont les industries françaises du numérique ? et dont InformatiqueNews était partenaire.
La classification traditionnelle des acteurs du numérique, en quatre modèles : matériels, logiciels, services et opérateurs, est en train de voler en éclats. Les géants de l’Internet en sont l’illustration. Essayez donc de mettre Apple, Google, Microsoft, IBM et consorts dans une seule de ces cases.
Et bien sûr, tout le monde veut imiter ces locomotives. Mais attention à la casse ! Qui s’endort sur ses acquis est condamné. La seule certitude c’est le changement. L‘innovation et la transformation sont les moteurs du développement. Il ne suffit pas d’avoir été une valeur sûre pour être certain de le rester.
La concurrence est mondiale, les acteurs de chaque région doivent s’adapter pour ne pas disparaître du paysage numérique, et pour avoir d’autres ambitions que la simple survie.
L’Europe et la France sont face à ces défis.
25 la salleOr l’industrie numérique prend une part croissante par rapport aux autres industries. Mais peut-on encore parler d’industrie française du numérique ? Continuera-t-il à y avoir un territoire français du numérique ? La synergie géographique et culturelle aura-t-elle encore un sens en 2020 ?
Où en seront alors les Capgemini, Atos, Steria, Orange ou Alcatel-Lucent, Dassault Systèmes ? Free restera-t-il un phénomène franco-français ? Les ESN de taille moyenne, point fort de l’industrie française de ces dernières décennies, subsisteront-elles ? Les nouvelles pépites françaises du logiciel sont-elles surcotées ou bien seront-elles nos locomotives des années 2020 ? Criteo, par exemple, s’est introduite en fanfare au Nasdaq huit ans seulement après sa création et s’est imposée comme l’un des leaders du « reciblage publicitaire personnalisé » sur Internet.
Certaines start-ups ont déjà trouvé des débouchés (et des acquéreurs !) fructueux, comme Neolane, éditeur d’une solution SaaS de gestion cross-canal, rachetée par Adobe, RunMyProcess par Fujitsu ou encore EntropySoft par Salesforce. (Mais peut-on encore parler de sociétés françaises à leur propos ?) D’autres se sont appuyées sur des partenaires stratégiques pour se développer, comme CaptainDash avec Microsoft et IBM, ou MyREP avec Google. D’autres encore réussissent en se développant très tôt à l’international comme Talend, Emailvsion, OoDrive, BIME (ex WeAreCloud) ou Nuxeo.
Dans les jeux vidéo, qui mêlent les métiers d’éditeur de logiciels et de studio de cinéma, la France est particulièrement créative, avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft. Voilà un secteur qui fait de la place aux nouveaux entrants. Avec son jeu Criminal Case, la société française Pretty Simple s’est propulsée dans les tous meilleurs éditeurs d’applications disponibles sur Facebook et emploie plus de 50 salariés.
De nouveaux modèles, donc… Mais sur quoi s’appuient-ils ? Sur des infrastructures à la demande (au premier chef le cloud et Internet), sur la réutilisation de briques matérielles et surtout logicielles peu coûteuses (Open source et autres), sur une capacité d’industrialisation, de déploiement et de mise sur le marché ultra-rapide de nouveaux services, à base d’innovation technique, de design et d’anticipation de nouveaux usages.
Voilà les défis qui se présentent à nos futurs champions : innover, s’approprier ces nouveaux modèles et savoir maîtriser leur croissance.

1er table ronde : L’industrie du numérique face à l’évolution de la demande et des besoins
25 1ère table ronde
Ils ont dit :
25 DelacourRachel Delacour, BIME  Dans le numérique, il faut penser global dès la création de l’entreprise, vous devez ex-nihilo vous mettre dans la peau d’une multinationale, en sachant vous adapter aux besoins des clients internationaux. C’est passionnant.
25 DubarryCécile Dubarry, DGCIS  Le numérique n’est plus en option, c’est un impératif pour les entreprises mais c’est aussi une opportunité qu’elles peuvent saisir et qui est désormais accessible à toutes, notamment les plus petites.
25 LeroyPascal Leroy, SopraLa révolution digitale réorganise en profondeur la chaîne de valeur. Les gagnants seront ceux qui comprendront le mieux le nouveau rôle des clients.
25 LalanneJean-Christophe Lalanne,DSI Air France-KLMDans les années à venir, des efforts sans précédents vont être déployés pour développer une relation client qui nous permettra d’offrir les bons services et de répondre aux attentes
2e table ronde : l’industrie française du numérique face à la compétition internationale
Ils ont dit
25 GautheyGabrielle Gauthey, Alcatel-Lucent   Dans la compétition internationale, l’avenir de la technologie française et de ses champions est lié aussi à son influence et à son action dans les pays à croissance rapide comme les pays d’Afrique.
25 KlabaOctave Klaba, OVH   Les entreprises qui réussiront dans la compétition internationale seront celles qui sauront identifier les forces des différentes cultures et sauront en faire la synthèse.
25 BertrandPatrick Bertrand, CegidLa compétition internationale est en fait une concurrence de territoires dans laquelle les Etats, comme les entreprises, ont un rôle important à jouer.  
25 RigalGilles Rigal, Apax Partners  Aller à l’étranger tôt après la création d’une entreprise est une prise de risque supplémentaire mais c’est aujourd’hui une nécessité pour toute entreprise qui veut se doter d’une culture internationale
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Les 11 recommandations du G9+
1. Les entreprises de tous types et de toutes tailles doivent accélérer leur transformation numérique. Il en va de la compétitivité de l’économie française, en retard selon la plupart des études internationales sur ce sujet.
2. L’écosystème dans lequel se situent nos industries du Numérique est loin de l’optimal ; cela va des clients souvent timorés voire méfiants à l’égard des PME innovantes aux financiers qui brident parfois le développement de ces sociétés, sans oublier les politiques publiques parfois incohérentes. Le futur du Numérique en France et sa réussite passent impérativement par des transformations de cet écosystème.
3. On constate qu’une croissance externe dynamique, voire agressive, est la clé du succès (ou du maintien de leadership) des grands acteurs US. Les poids lourds français doivent de ce fait accélérer leurs efforts dans ce sens et faire preuve d’audace, notamment dans les domaines les plus porteurs.
4. L’expansion des usages doit être accompagnée par une réduction encore plus forte de la consommation énergétique des TIC, de telle sorte à stabiliser leur empreinte écologique.
5. La cyber-sécurité doit être une priorité pour les états, entreprises et individus. Notamment, le respect de la vie privée et la sécurité des données personnelles doivent être renforcés de manière à respecter et garantir les droits de chacun. Par exemple, les passerelles du réseau internet européen vers les pays dont la réglementation en termes de vie privée et de cyber-sécurité diffèrent fortement de celles en vigueur en Europe doivent être contrôlées.
6. Objets intelligents connectés, Internet des Objets (intelligents) : ces domaines renferment des opportunités majeures et critiques pour tout le secteur des industries numériques et contribuer notamment au phénomène Big Data et à une nouvelle poussée de l’intelligence artificielle. Et doivent générer une partie des leaders de demain.
7. L’édition de logiciels française a perdu ces dernières années plusieurs de ses leaders qui ont été rachetés par de grands groupes étrangers. Elle doit se donner les moyens de réussir des percées internationales dans des domaines d’excellence (Applicatifs, Open Source, jeux vidéo…) et dans quelques niches du SaaS ou du Big Data.
8. Nos grandes entreprises de services numériques (ESN) doivent poursuivre et accélérer leurs transformations vers les solutions métiers (basées si possible sur de la propriété intellectuelle), les activités d’opérateurs de services « aval », l’industrialisation (offres, services), tout en conservant la proximité et l’intimité client.
9. Les opérateurs de télécommunications doivent prendre l’offensive dans les innovations. Le cloud, un réseau public internet très haut débit ouvert jusqu’au client fixe et mobile, l’internet des objets et le SDN (Software Defined Network) entre autre doivent être perçus comme des opportunités pour développer leur business model à l’horizon 2020.
10. Pour favoriser l’innovation et la fertilisation de l’économie grâce au développement du numérique, la neutralité de l’internet doit être régulée pour que les fournisseurs de services ne soient pas pris en otage par les opérateurs de télécommunications qui maîtrisent la boucle d’accès. Notamment, les rémunérations que les opérateurs pourraient recevoir de certains OTT doivent être publiques.
11. Les autorités de régulation et les administrations doivent favoriser les partages d’infrastructure haut débit fixe et mobile entre opérateurs pour obtenir une excellente couverture et qualité de service et optimiser les investissements.

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