samedi 12 avril 2014

Les 34 plans : une mobilisation forte des acteurs économiques pour les "services sans contact"

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Les 34 plans : une mobilisation forte des acteurs économiques pour les "services sans contact" © Tom Purves - Flickr - C.C.
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Pour préparer la feuille de route du plan "services sans contact", Olivier Piou, directeur général de Gemalto, a pu s’appuyer sur la mobilisation des secteurs utilisateurs. De quoi imaginer quelques avancées concrètes, comme la mutualisation de plates-formes de services pour le paiement, les transports et le commerce.
"Nous sommes déjà dans l’exécution du plan". Olivier Piou, directeur général de Gemalto, avait déjà bouclé, fin décembre, la feuille de route du plan industriel "services sans contact" dont il a la charge. À l’heure des remises de copie au gouvernement, il insiste tout particulièrement sur la mobilisation qu’il a rencontrée chez tous les acteurs, banques, municipalités, entreprises de transport, etc., pour participer à la réflexion sur les services sans contact.
Une vraie bonne surprise pour le chef de file du plan : "J’ai trouvé une vraie bonne volonté des acteurs économiques." Ce à quoi s’ajoutent des indicateurs français en février qui réjouissent le patron de Gemalto, comme la croissance de 42% des paiements journaliers sans contact et plus d’un million de porteurs de cartes qui ont utilisé ce système.
LE PAIEMENT, SUJET LE PLUS AVANCÉ
Olivier Piou passe méthodiquement en revue les cinq thématiques identifiées fin 2013 : la banque, les transports, le commerce, l’administration électronique, et en sujet transversal, les plates-formes d’interopérabilité. Du côté du paiement, le responsable du plan a plusieurs motifs de satisfaction. C’est le sujet le plus avancé de son programme. Les moyens ont été alignés assez vite. Il cite par exemple, la décision du GIE Carte bancaire de baisser le 1er avril, le taux de commission sur les paiements inférieurs à 15 euros.
 "Ils sont allés jusqu’à transformer une campagne prévue de longue date pour promouvoir la carte en publicité et expliquer le paiement sans contact à la télévision", se réjouit Olivier Piou. Mais le groupe de travail a encore quelques tâches à accomplir, comme la définition d’objectifs quantitatifs. Il imagine, par exemple, mesurer le nombre de transactions sans contact qui se substituent à l’argent liquide.
LES TRANSPORTS SUR LA BONNE VOIE
Le groupe de travail sur les transports étudie, quant à lui, les modalités d’achats de tickets mais aussi de cartes d’abonnements de type Navigo. Ces dernières sont d’ailleurs plus complexes à traiter du fait du grand nombre de caractéristiques tarifaires. L’idée, c’est de rendre les différents titres de transport interopérables, donc moins chers. Il s’agit de permettre à l’usager de combiner différents moyens de transport (train, métro, location de vélos…) et de supprimer les files d’attentes au guichet avec un billet téléchargé sur le smartphone.
Les différentes sociétés de transport engagées ont pour la plupart déjà expérimenté des technologies pour ce faire. Mais, elles sont souvent différentes les unes des autres. Malgré les difficultés que d’autres avant lui ont rencontré pour mettre d’accord les différents acteurs de la chaîne, Olivier Piou estime, là encore, que l’engagement des différentes parties est réel. La SNCF, par exemple, qui exploite les codes-barres 2D et en est satisfaite, serait prête à changer si l’interopérabilité permettait de proposer davantage de services.
ÉTIQUETTES INTELLIGENTES DANS LES COMMERCES
Dans son volet "commerce", le plan "services sans contact" s’attelle à imaginer la continuité du parcours des courses entre le smartphone, la tablette et le magasin physique. Il s’intéresse à des services comme les interactions entre le magasin et les listes de courses, ou entre le consommateur et les informations concernant les allergènes dans un produit… "Les étiquettes électroniques sans contact utilisées pour la mise à jour des prix peuvent être un des supports de ces services," explique Olivier Piou.
Le patron de Gemalto s’est promis, dès sa prise en charge du plan, de ne pas réinventer la roue, afin d’aller le plus vite possible et de ne pas multiplier les dépenses inutiles. Là encore, le chef de file du plan estime que les différents acteurs qui ont tous déjà testé différentes technologies chacun de leur côté, seraient prêts à travailler ensemble sur des systèmes interopérables. D’autant plus qu’ils côtoient au sein de ce plan les banques et les sociétés de transport qui évoluent dans le même sens.
UNE SOURCE D'ÉCONOMIES POUR LES COLLECTIVITÉS ?
Du côté des collectivités locales, les idées de services sans contact ne manquent pas : dématérialisation des procédures, rapprochement des élus et des agents avec les citoyens, aide sociale, etc. Le plan d’Olivier Piou travaille sur des usages qui simplifieraient les programmes mis en œuvre avec les municipalités. "La plupart des villes ont un portail, mais elles voudraient faciliter l’authentification pour l’inscription en crèche ou pour les élections, par exemple, explique-t-il. Et il ne s’agit pas seulement de questions de gestion de files d’attente, mais aussi de missions à valeur ajoutée pour les agents." Et les budgets serrés imposent encore davantage de mutualisation de coûts que dans les trois autres groupes de services du plan.
DES INCITATIONS À PARTICIPER AUX PLATES-FORMES
Le dernier groupe de travail s’attelle à la définition de plates-formes de services. Des dispositifs hébergés par les pôles de compétitivité (dont TES à Caen et SCS à Sophia-Antipolis) pour tester et démontrer la viabilité des services développés. Les plates-formes pourraient aussi devenir le support d’un système de labellisation des services et dynamiser l’écosystème de start-up. Commerce, transport et paiement devraient pouvoir se retrouver autour d’une plate-forme mutualisée sur laquelle seront développées de simples extensions pour chacune des trois grandes catégories de services. Mais la spécificité de l’administration conduira probablement à la définition d’une plate-forme propre.
"Il nous reste à travailler sur la façon dont on opérera ces plates-formes," précise Olivier Piou, qui imagine un consortium ou un GIE, par exemple. Et en ce qui concerne l’administration, plutôt que de demander à l’État de subventionner la plate-forme destinée à ses services, le plan "Services sans contact" pourrait proposer que celui-ci incite financièrement les collectivités à participer au dispositif. D’après les groupes de travail, la plate-forme devrait coûter entre 20 et 50 millions d’euros, "Pour les plates-formes, il faut faire simple, estime le chef de file du plan. Quelques participants au plan comme Gemalto, la SNCF, Orange, et peut-être aussi quelques municipalités ou ministères doivent se lancer pour monter le dispositif. Puis on développera les extensions."
Emmanuelle Delsol

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